Per una poetica della solitudine
Résumé
En partant d'une analyse du sonnet " La chair à beau crier... " de Fondane, l'article cherche à démontrer que seulement dans la solitude le poète peut rejoindre le philosophe, dans une solitude qui échappe à toute revendication d'un discours, dans une solitude qui ne connaît qu'une cité, celle de l'esthétique se portant garante de l'autonomie. On rapproche ici Fondane d'Adorno qui paraît s'identifier à Arnold Schönberg en écrivant sur ce-dernier : " Le discours solitaire articule mieux toute tendance sociale que le discours communicatif ". C'est par cette position négatrice qu'est rendu palpable le " fait social ". À travers les dissonances, en revanche, se fait ressentir l'unité d'" une syntaxe sans mots ". Sans pour autant employer le terme, Adorno préconise une " cité esthétique " à l'instar de la " civitas Dei " d'Augustin en déclarant: " L'art est la magie délivrée du mensonge d'être vraie ". À cela s'enchaîne quelques réflexions sur l'attente messianique partagée par Fondane et Adorno. Cet article qui introduit le concept de " civitas aesthetica " a été publié pour la première fois en français dans " Cahiers Benjamin Fondane N° 7 ", 2004, 27-36. Depuis, le concept a été développé dans des articles sur Adorno. La présente traduction italienne est celle d'une version revue et augmentée. Auteurs cités : Lukács, Benjamin, Hegel, Pascal, La Rochefoucauld, Arnauld, P. Nicole. Des Extraits d'une autre traduction italienne ont été repris par Norman Manea: "Al di là della montagna, Paul Celan e Benjamin Fondane, Dialoghi postumi", Milano 2012. Texte de la première version (fr.): http://tillkuhnle.homepage.t-online.de/Text12.pdf?foo=08250529097611179