Si la perception de l'autre, ici les Etats-Unis sont vécus comme un danger à combattre, là s'arrête toute ressemblance. Dit de façon lapidaire, autant la vision québécoise, retranscrite dans les discours qui traversent le roman de J. Godbout, s'allie aux désenchantements de tout immigrant face à la réalité états-unienne mettant à terre leur rêve de futur radieux, autant le Canada, d'après Surfacing, se trouve isolé dans une vision paranoïaque fondée puisque sa confrontation avec l'autre l'annihile. Les Etats-Unis ne sont pas une désillusion pour le Canada, mais un supplice faute de disparité. Dès lors on perçoit clairement à la lecture de ces deux oeuvres que l'imaginaire canadien-anglais et l'imaginaire québécois diffèrent. La mise en perspective des regards sur autrui, Les Etats-Unis, dans les oeuvres littéraires canadiennes anglaises et québécoises permet de mettre en évidence des différences fondamentales. Ici ce qui les distingue ne tient pas d'une orientation politique, d'une divergence économique, d'une idéologie différente ou encore de comportements autres, mais du fondement même de chacune de ces sociétés, à savoir leur imaginaire.